- rétamer
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• 1412; de re- et étamer1 ♦ Étamer de nouveau; refaire l'étamage de (un ustensile). Faire rétamer des casseroles. — P. p. adj. Bassine rétamée.2 ♦ Fam. Enivrer. Le cognac l'a rétamé. — P. p. adj. (1900) Vx Ivre. Mod. Très fatigué. Être complètement rétamé.3 ♦ V. pron. SE RÉTAMER. Fam. Tomber. Il s'est rétamé dans l'escalier.rétamerv. tr. étamer de nouveau.⇒RÉTAMER, verbe trans.A. — Étamer de nouveau. Le rétameur, après avoir énuméré les chaudrons, les casseroles, tout ce qu'il rétamait, entonnait le refrain: Tam, tam, tam, C'est moi qui rétame, Même le macadam, C'est moi qui mets des fonds partout, Qui bouche tous les trous, Trou, trou, trou (PROUST, Prisonn., 1922, p. 119).B. — Populaire1. a) Abattre, anéantir physiquement ou moralement; en partic., rendre ivre, ivre mort. Personnellement j'ai horreur de la gentiane et cela nous acheva, tous deux. Moi aussi, je commençais à voir double. Alors, je fis servir à mon ami un « cintième » de noyau pour rétamer le gars et ce fut le coup de grâce! Je voulais partir (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 312).— Arg. ,,Tuer`` (ESN. 1966).b) Empl. pronom. Se rétamer (la gueule, la bouche). Faire une chute. Il se rétama la gueule sur un bas de tuiles cassées (C. JACQUIN, Les Caramels à 1 franc, 1976, p. 74 ds CELLARD-REY 1980).— Arg. ,,Se tuer`` (ESN. Poilu 1919, p. 464).2. Ruiner, dépouiller. Se faire rétamer au jeu (CAR. Argot 1977).Prononc. et Orth.:[
], (il) rétame [-tam]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. A. 1. 1412, 6 déc. « étamer de nouveau » (Tutelle de Miquelet Tuscap, A. Tournai ds GDF. Compl.) — 1555, HAVARD t. 4; 2. 1807 (MICHEL (J.-F.) Expr. vic., p. 69: on ne doit pas dire, cette marmite est detamée, il faut la faire rétamer. Ces mots sont sans synonymes. Il faut avoir recours à des périphrases); 1870 (LITTRÉ). B. 1. 1888 part. passé rétamé « gravement malade » (C. VILLATTE, Parisismen, Berlin); 2. 1914 id. « ivre » (8le Territ. Nantais d'apr. ESNAULT, Notes compl. Poilu, [1919] 1957); 3. a) 1919 « démolir » (ESN. Poilu, loc. cit.); b) id. verbe pronom. « se tuer » (ibid.). Dér. de étamer; préf. re-.
DÉR. 1. Rétamage, subst. masc. Action de rétamer. L'enlèvement de vieux tain ou de dépôt d'argent pour rétamage à neuf est compté 25 % des prix de l'étamage à l'argent (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 6, 1930, p. 120). — []. — 1re attest. 1870 (LITTRÉ); de rétamer, suff. -age. 2. Rétameur, subst. masc. Ouvrier qui rétame. Les colporteurs d'Auvergne étaient attendus chaque hiver dans le Bassin Parisien (...); ceux du Piémont vendaient des articles analogues dans toute la plaine du Pô, associant souvent à ce petit commerce, comme les Auvergnats, une activité artisanale de rétameur, chaudronnier, vannier (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1966, p. 382). — [
]. Att. ds Ac. dep. 1878. — 1re attest. 1870 (LITTRÉ); de rétamer, suff. -eur2.
BBG. — QUEM. DDL t. 23 (s.v. rétameur).rétamer [ʀetame] v. tr.ÉTYM. 1870; de re-, et étamer.❖1 Étamer de nouveau; refaire l'étamage de. || Faire rétamer des casseroles.1 (…) plus gai, le rétameur, après avoir énuméré les chaudrons, les casseroles, tout ce qu'il rétamait, entonnait le refrain :Tam, tam, tam,C'est moi qui rétame,Même le macadam,C'est moi qui mets des fonds partout,Qui bouche tous les trous (…)Proust, la Prisonnière, Pl., t. III, p. 119.2 (1900). Fig., fam. Enivrer. || Le cognac l'a rétamé.♦ (1920). Dépouiller au jeu.——————rétamé, ée p. p. adj.1 Bassine rétamée.2 (1900). Fam. (Personnes). Ivre.2 Grâce à quelques tournées supplémentaires, il était complètement rétamé, et Filochard, le voyant ivre-mort, s'empressait de le soulager de son portefeuille.3 Il était déjà rétamé. Il s'est mis à beugler dans le bistrot qu'on était tous des culs-terreux, que la Robidet elle (…) avait dix mille francs de rentes. Ça me ferait mal (…)M. Aymé, la Vouivre, p. 169.❖DÉR. Rétamage, rétameur.
Encyclopédie Universelle. 2012.